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Ghouta: « de la terreur des bombardements vers celle de l’inconnu »
Une trentaine de militant.e.s suisses et d’activistes syrien.ne.s, étaient réunis vendredi 30.3.18 au soir sur la place de la Riponne à Lausanne, sous une pluie battante, pour manifester leur solidarité avec les gens de la Ghouta de l’est de Damas, affamés, trahis, massacrés et finalement, forcés à se déplacer, en majorité vers Idleb.
Cette manifestation faisait écho à de nombreuses manifestations similaires organisées à travers le monde, Paris, Londres, Rome, Bruxelles, Berlin, Malmö, etc. (voir Page Facebook pour les rassemblements du 30 mars et la carte des manifestations qui ont eu lieu depuis le 22.02.2018 ).
Lors du rassemblement à Lausanne, un message adressé au Conseillé fédéral Ignazio Cassis et à la presse a été signé par les participants. FSD publie ici ce message.
Message au Conseiller fédéral I. Cassis et à la presse
Aujourd’hui al-Ghouta, demain Idleb
Al-Ghouta est massacrée par les aviations russes et syriennes depuis le 19.02.2018.
Des bombes au phosphore blanc et des armes chimiques sont régulièrement utilisées contre la population civile, en violation des traités internationaux.
Les populations locales appellent au secours.
Le régime mafieux et sanguinaire de Damas a déjà annoncé que le même scénario se répétera par la suite dans la province d’Idleb. Les bombardements se sont déjà intensifiés sur la campagne-nord de Hama et sur la campagne-sud d’Idleb.
Que fait la communauté internationale? Elle ne fait rien!
Que font les parties prenantes au conflit? Elles se partagent déjà la Syrie.
Que fait la Suisse? Elle ouvre un bureau d’assistance à Damas, qui ne servira au final que les intérêts d’Assad.
NOUS APPELONS LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE A INTERVENIR.
Aujourd’hui le monde occidental est unanime dans sa condamnation de la Russie pour sa tentative d’assassinat supposée en Grande-Bretagne. Ce même monde occidental reste silencieux devant le massacre de plus de 1900 civils à la Ghouta en seulement 35 jours, effectué en large mesure avec des armes prohibées.
La Russie, qui pleure 64 morts en Sibérie occidentale, assassine en même temps plus de 1900 civils syriens à la Ghouta.
La Suisse, elle, reçoit en grande pompe le président de la Douma russe à Berne le 18.02.2018, lui qui est pourtant interdit de voyage en Europe.
La Russie de Poutine se vante aujourd’hui d’avoir expérimenté 200 types d’armements en Syrie. Elle est, plus que tout autre, partie prenante au conflit syrien. Elle n’a de ce fait aucun droit à voter au conseil de sécurité. Ses vetos sont illégitimes (art. 27 de la charte de l’ONU).
NOUS APPELONS CHACUN A BOYCOTTER LA RUSSIE.
NOUS APPELONS LA SUISSE A SE MONTRER A LA HAUTEUR DE SES PRETENTIONS EN MATIERE DE DROITS HUMAINS ET A SE MONTRER PLUS FERME A L’ENCONTRE DE REGIMES QUI VIOLENT CES DROITS AU QUOTIDIEN.
“SHAKING HANDS WITH ASSASSINS IS COMPLICITY, NOT DIPLOMACY”
Témoignage d’Ahmad de la Ghouta orientale, en déportation :
« Visages sombres dans le bus… Nous ne nous adressons pas la parole… A côté de moi se tient vieillard aux traits marqués… Il pleure … Je n’essaie pas de le consoler. Il sait qu’il ne reverra plus cet endroit, lui qui n’était probablement jamais sorti d’al-Ghouta plus de quelques jours d’affilée. Peut-être avait-il prié Dieu qu’il y soit enterré. Ses prières n’auront pas été exaucées. Il me se tourne vers moi et me dit: «Tu te dis que je suis triste parce que je quitte al-Ghouta? Non, mon fils, je suis triste parce que je ne sais pas où je me dirige. Je sors de sous les bombardements pour aller sous une tente, de la faim du siège vers celle du besoin, de la terreur des bombardements vers celle de l’inconnu ».
Et moi, je m’appelle Ahmad, j’ai peur, je sors de la Ghouta et je ne sais pas ce qui m’attend. »
…………
FSD
“GO TO HELL”
“GO TO HELL”
C’est le message destiné à la communauté internationale que Firas Abdullah, activiste de la Ghouta, a lancé hier soir sur sa page Facebook…
Mais que dire d’autre?
Après avoir entendu encore et encore les messages de détresse venant de familles terrées sans vivres dans les sous-sols de la Ghouta depuis un mois et assiégés et affamés depuis cinq ans…
Après avoir vu encore et encore M.M. Gutierres, De Mistura et d’ autres dignitaires des instances internationales distiller leur impuissance à différentes tribunes, au point de nous fatiguer…
Après avoir entendu encore et encore Nikki Haley, la représentante permanente des Etats Unis à l’ONU, s’interroger sur la conscience de la Russie, comme si les USA en avaient une…
Après avoir vu encore et encore les russes opposer leur veto à toutes les résolutions du conseil de sécurité, seul endroit il est vrai où on leur demande encore leur avis; un veto qui par contre bloque aussi toute action humanitaire.
Alors que la Charte des Nations Unies exclut la participation au vote du conseil de sécurité d’une nation elle-même impliquée dans le conflit sur lequel on vote (voir article 27 de la charte). ..Et que pourtant elle vote…
Cependant, les veto russes sont bien illégitimes (1) mais on préfère l’ignorer, parce qu’il faudrait alors agir…
Et agir, dans l’immédiat, ça veut dire assurer d’urgence la sécurité et les besoins de ceux qui sortiront de la Ghouta.
La révolution continue. Il n’y aura pas de paix en Syrie sans justice.
FSD
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(1) Ibrahim MALKI, avocat des droits de l’homme à Alep jusqu’ à fin 2014, aujourd’hui réfugié à Zurich, s’est exprimé à ce sujet: “… En fait, l’article 27 de la charte des Nations Unis exige des membres du conseil de sécurité directement impliqués dans un conflit de s’abstenir de voter, les vetos systématiques des russes sur la Syrie n’ont donc aucune base légale…”
Syrie: 7 Ans et la Révolution Continue
Appel au rassemblement
Genève, place des Nations le 17.03.2018, de 15h30 à 17h00
Il y a sept ans que la révolution syrienne a débuté en mars 2011 par un soulèvement populaire pacifique réclamant la dignité, la liberté et la démocratie. Sept ans aussi que le boucher de Damas livre avec ses alliés russes et iraniens une guerre qui vise avant tout la population syrienne partout où une forme de société civile alternative au régime s’est développée.
Le bilan est aujourd’hui extrêmement lourd: un demi million de morts, deux millions de blessés, un demi million de détenus et de disparus, plus de 11,5 millions de réfugiés et déplacés internes, et la destruction des infrastructures (entre autres, les cliniques et hôpitaux) et des quartiers résidentiels dans de vastes régions. Si l’on y ajoute les 18 millions de membres de la diaspora syrienne qui ont quitté la Syrie avant la révolution, suite surtout aux exactions antérieures du régime syrien, on en conclut qu’une grande majorité de syriens ne sont plus derrière Assad.
Poutine serait lui paraît-il attaché à la stabilité du Moyen-orient et de la Syrie? C’est peu probable! Ce qui se passe aujourd’hui à la-Ghouta orientale, région de désescalade, tout comme ce qui s’est passé ailleurs en Syrie depuis 2012 montre bien que la coalition mafieuse Poutine-Assad a d’autres intentions:
– La politique d’Assad n’a jamais eu pour but de reprendre le contrôle des régions assiégées. Son but principal est de détruire ces régions, d’y exterminer les civils ou de les forcer à migrer vers d’autres régions pour faciliter un changement démographique et y implanter une population acquise à son régime mafieux.
– Depuis le 10 mars, alors que les milices d’Assad et affidés sont entrées dans la Ghouta, les exécutions sommaires sytématiques y ont commencé.
– A aucun moment, Poutine n’a oeuvré au respect d’un cessez-le-feu, en fait il alterne entre de prétendues négociations à Moscou, Astana, ou Sotchi et la prétendue impossibilité de faire pression sur Assad sur place pour empêcher toute solution constructive avant la mise en place d’une configuration favorable à ses plans et accessoirement à ceux d’Assad. A Sotchi, les «chefs négociateurs» autour de Poutine sont: Rouhani, le président du régime répressif et réactionnaire de la République islamique d’Iran, dont les milices participent aux massacres en Syrie; et le dictateur Recep Tayyip Erdogan qui y poursuit son propre agenda régional.
L’arrêt des bombardements sur al-Ghouta ne dépend aujourd’hui que de Poutine, que ce soit au sein de l’ONU où la Russie bloque toute tentative de résolution contraignante, ou sur place à al-Ghouta même, où Assad n’est que la marionnette de Poutine. Poutine est donc aujourd’hui le premier responsable des crimes de guerre commis contre des civils en Syrie en général, et à al-Ghouta en particulier.
Quant à la communauté internationale, elle cache sa lâcheté derrière une prétendue impossibilité d’intervenir légalement et des simulacres d’interventions humanitaires. De fait elle est devenue complice des crimes commis en Syrie. I.Malki, avocat des droits de l’homme à Alep jusqu’ à fin 2014, aujourd’hui réfugié à Zurich, s’est exprimé à ce sujet: “… En fait, l’article 27 de la charte des Nations Unis exige des membres du conseil de sécurité directement impliqués dans un conflit de s’abstenir de voter, les vetos systématiques des russes sur la Syrie n’ont donc aucune base légale…” (http://www.un.org/fr/sections/un-charter/chapter-v/index.html)
Soyez solidaires avec les civils de al-Ghouta orientale bombardés et massacrés chaque jour par l’aviation d’Assad et de Poutine.
Joignez-vous nombreux à notre rassemblement en solidarité avec le peuple syrien en révolte, qui revendique son droit à la vie, à la liberté et à la démocratie, ainsi que la justice, seule garante d’une paix durable.
Organisé par: FemmeS pour la Démocratie en collaboration avec Solidarity Organisation for Syria
Soutenu par: Mouvement pour le Socialisme (MPS), alencontre.org
Que fait le bureau humanitaire suisse à Damas pour les civils d’al-Ghouta?
Depuis le 19 février, al-Ghouta orientale, assiégée et affamée, subit une intensification féroce de l’offensive militaire menée par le régime syrien et ses alliés russes et iraniens. Toutes sortes d’armes conventionnelles et interdites sont utilisées par l’aviation et par l’artillerie lourde. Al-Ghouta orientale, qui souffrait déjà de famine et de bombardements depuis 2013, vit actuellement des conditions humanitaires catastrophiques. Les civils et les services médicaux sont ciblés et l’intensité des bombardements ne permet pas aux populations de se déplacer pour chercher de quoi se nourrir.
Les Syriens de suisse qui assistent à ces crimes de guerre et contre l’Humanité à al-Ghouta se demandent ce que fait ou fera le bureau humanitaire suisse qui se trouve à quelques km de cette région! Nous savons tous qu’il ne pourra rien faire par manque d’autorisation du régime criminel.
FSD et la communauté syrienne en Suisse ont alors adressé une lettre ouverte au Conseiller fédéral Ignazio Cassis, chef du DFAE, pour demander des actions effectives pour éviter à tout prix le déplacement forcé des 400’000 habitants d’al-Ghouta.
La lettre est reproduite ci-après.
—-
Monsieur le Conseiller fédéral,
Le communiqué de presse du DFAE du 21.12.2017 affirmait que le but du bureau humanitaire suisse à Damas serait d’assurer un accès humanitaire aux populations sinistrées, en particulier celle d’al-Ghouta. Nous nous demandons aujourd’hui quelles démarches ont été ou seront faites afin de venir en aide à la population d’al-Ghouta.
Cette région, assiégée et affamée par le régime Assad depuis 2013, subit actuellement une offensive militaire féroce menée par Assad et ses alliés russes et iraniens. Depuis l’intensification de l’offensive militaire qui a commencé le 19 février, l’accès aux soins médicaux à al-Ghouta est devenu quasi impossible après le ciblage des services médicaux par l’aviation, qui a conduit à leur arrêt total. Nous recevons chaque jour des témoignages de femmes[1], d’enfants[2] et d’activistes[3] sur place qui glacent le sang, et les Syriens de Suisse regardent horrifiés le massacre des leurs sans pouvoir leur venir en aide. Ces témoignages sont nombreux, et vu le peu d’espoir qui leur reste, les gens d’al-Ghouta parlent à visage découvert, et ne cachent plus leur nom, rien à voir avec les prétendus terroristes qu’Assad et Putine prétendent cibler.
Après l’adoption de la résolution du conseil de sécurité No 2401 du 24.02.2018, et un rapide examen du texte, nous sommes certains qu’elle sera contournée, elle l’est déjà, puis ira rejoindre les précédentes aux oubliettes. Elle comprend par ailleurs suffisamment de lacunes pour servir utilement à la mise en place du plan du régime, déjà annoncé par son représentant Jaffari, à savoir le même scénario à al-Ghouta que précédemment à Alep, en décembre 2017, soit l’extermination d’un grand nombre de civils avant de forcer le reste à se déplacer vers Idleb, où le même scénario se répétera une fois de plus. Les habitants d’al-Ghouta supplient la communauté internationale de tout faire pour empêcher une tellle issue, qui d’ailleurs est un crime contre l’humanité.
Le DFAE pourra-t-il aider les gens d’al-Ghouta dans les jours à venir à partir du bureau de Damas? Nous le souhaitons tellement. Mais en cas d’échec, il faudra bien constater que rien de positif ne pourra jamais se faire avec pour partenaire un régime barbare, criminel et totalement illégitime[4], qui vise à achever un changement démographique déjà largement commencé, par l’intermédiaire d’un génocide et du déplacement forcé des populations qui lui sont indésirables. Le régime Assad se sent fort avec le soutien militaire de la Russie et de l’Iran, et renforcé par le retour des pays occidentaux à Damas, la Suisse en tête. Mais un régime fantoche n’est pas forcément appelé à durer.
La détresse de la population syrienne sur place s’accentue chaque jour à cause de cette sale guerre menée contre les civils principalement. Si la Suisse souhaite vraiment apporter son aide pour soulager la population civile syrienne, elle serait certainement plus utile en oeuvrant pour stopper cette guerre. Ceci ne peut se faire qu’en agissant pour une réelle solution politique, exigeant que la justice passe[5], et qui permette aux Syriens d’avoir une vraie transition politique, sans le régime du boucher de Damas, pour construire leur futur Etat démocratique basé sur le principe de la citoyenneté pour tous. Aucune autre solution ne mettra fin à la violence, aucune autre solution ne permettra au peuple syrien de vivre dignement en Syrie. Ceci ne sera possible que si les pays occidentaux, y compris la Suisse, font passer la justice et les droits humains de la population syrienne devant leurs intérêts à court terme et font pression sur la Russie et l’Iran pour obtenir le départ du régime syrien, des élections libres et leur propre départ du territoire syrien.
La révolution syrienne continue.
Veuillez agréer, Monsieur le Conseiller fédéral, nos salutations les meilleures.
FSD et 90 membres de la diaspora syrienne en Suisse ont signé la lettre
[1] https://www.theguardian.com/world/2018/feb/24/syria-eastern-ghouta-the-women-sharing-news-of-war
https://www.facebook.com/nivin.hotary
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1795506950531632&id=100002170345981
[2] https://www.facebook.com/ong.syriacharity/videos/1765699186783922/
[3] Minute 23 :20 de la vidéo https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1795506950531632&id=100002170345981
https://www.facebook.com/ActForGhouta/posts/1860708250628345
[4] https://info.arte.tv/fr/bachar-el-assad-reelu-comme-prevu
[5] Le fait de mener à terme le dossier de Rifaat el-Assad serait un signal fort https://www.letemps.ch/suisse/un-procureur-crimes-guerre-claque-porte?utm_source=facebook&utm_medium=share&utm_campaign=article
https://trialinternational.org/fr/latest-post/affaire-rifaat-al-assad/
Commémoration du 4e anniversaire du massacre chimique à al-Ghouta de Damas
Rassemblement pacifique devant l’ONU à Genève
en mémoire des 1477 victimes du massacre chimique à al-Ghouta
mercredi le 30 août de 17h30 à 18h30

Quatre ans déjà et le crime continue. Photo de LVDS
Le mois d’août marque la commémoration du massacre chimique commis par le régime syrien à al-Ghouta de Damas le 21.08.2013. Ce dernier a fait plus de 1477 victimes dont plus de 400 enfants, et plus de 6000 blessés en une seule nuit. Cette nuit-là, 16 missiles chargés de gaz sarin se sont abattus sur dix localités de la région al-Ghouta de Damas. Les secouristes et les responsables media de la région qui se sont rendus sur les lieux de l’attaque pour secourir la population et documenter les faits ont été eux-mêmes blessés ou ont trouvé la mort. Suite à cette attaque, les armes chimiques auraient été supposément retirées de Syrie ; le dictateur à sa tête est lui resté à son poste et il continue à exterminer sa population à l’aide d’un large éventail d’armes, chimiques ou conventionnelles, notamment ce même gaz sarin utilisé le 4 avril 2017 à Khan-Cheikhoun dans la banlieue de Idleb. Depuis le massacre de al-Ghouta en août 2013, l’utilisation d’armes chimiques par le régime a été documentée 174 fois sans réaction effective de la communauté internationale, ceci malgré les résolutions 2118 et 2235 du conseil de sécurité. Six ans de barbarie et la communauté internationale continue à s’étonner à chaque nouveau massacre. Plus de la moitié de la population est aujourd’hui déplacée, plus d’un million souffrent d’un handicap à la suite de blessures, plus de 500’000 personnes ont trouvé la mort, tandis que les centres de détention entretiennent l’abomination qu’est la torture, et la communauté internationale se contente de s’étonner !!! Pire encore, cette communauté semble aujourd’hui oeuvrer pour rendre sa légitimité au régime Assad afin de le maintenir à la tête de la Syrie.
A l’occasion de cette commémoration, nous Syriennes et Syriens, dénonçons les bombardements des forces d’Assad et ses alliés qui continuent à sévir à al-Ghouta de Damas et ailleurs en Syrie, ceci malgré la désescalade officielle, organisée et surveillée par la Russie. Nous réaffirmons également notre refus du maintien du régime Assad, responsable des massacres chimiques et de bien d’autres crimes, dans le cadre de toute transition ou toute solution politique pour l’avenir de la Syrie. Nous rappelons également les revendications du peuple syrien, celles d’une paix juste, fondée sur le jugement de tous les responsables de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, celles de liberté, de dignité et de démocratie, ceci dans le cadre d’un état de droit basé sur la citoyenneté.
Vive la révolution Syrienne et vive le peuple syrien qui fait face à une tyrannie hors norme et à toutes sortes d’interventions militaires étrangères sur le territoire syrien.
Organisé par: la diaspora syrienne avec l’initiative de FemmeS pour la Démocratie et Solidarity Organisation for Syria
Soutenu par: Mouvement pour le socialisme, http://www.alencontre.org, La Brèche et SolidaritéS
Venez habillés en jaune ou en noir si possible.
Pour plus d’information: https://www.facebook.com/events/1239222229540959/
… et les bombardements chimiques d’Assad continuent!
Chronique de la Syrie
En septembre 2013, le conseil de sécurité a adopté la résolution 2118 suite à l’attaque chimique des forces d’ Assad contre al-Ghouta qui a causé la mort de plus de 1400 adultes et enfants en une seule nuit. Cette résolution implique « qu’en cas de non-respect de la présente résolution, y compris de transfert non autorisé ou d’emploi d’armes chimiques par quiconque en République arabe syrienne, le conseil imposera des mesures en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies ». Depuis cette date le régime Assad n’a jamais cessé d’utiliser le chlore contre les populations des régions qui ont échappé au contrôle du régime. Ceci a conduit à une nouvelle résolution 2209 le 6 mars 2015 qui cite clairement l’interdiction de l’utilisation du chlore et souligne « que les personnes responsables de l’utilisation comme arme de produits chimiques, y compris le chlore ou tout autre produit chimique toxique, doivent répondre de leurs actes ».
Dix jours plus tard, suite à la libération d’Idleb, Sermine a été ciblée avec des barils de chlore causant la mort d’ une famille de six personnes dont trois enfants en bas âge et des dizaines de cas d’étouffements. Depuis cette date, les barils de chlore lancés par les hélicoptères d’Assad (le seul a avoir le contrôle de l’aviation) sont régulièrement utilisés dans le silence absolu non seulement du conseil de sécurité mais du monde entier. Ce silence montre dans ce cas que ces résolutions ne vont pas au delà de la parole et restent des résolutions verbales sans aucun effet.
Le Réseau Syrien des Droits de l’Homme a publié le 20 avril un rapport documentant 87 violations de la résolution 2118 dont 15 violations depuis le 6 mars 2015 .
Actuellement, le nombre de ces attaques chimiques est en augmentation nette. Cette utilisation accrue du chlore est motivée par l’affaiblissement des forces du régime au sol, sa perte du contrôle de la région d’Idleb au nord du pays mais aussi et surtout par le silence continu de la communauté internationale vis-à-vis du non respect des résolutions de l’ONU. Aujourd’hui même deux villages du gouvernorat d’Idleb, Machmachane et Ein el-Souda, ont été ciblés par des barils de chlore provoquant des dizaines de blessés dont beaucoup de cas d’étouffements parmi les enfants (voir vidéo).
La grande crainte des Syriens est aujourd’hui de subir prochainement une deuxième attaque chimique de grande échelle, comme celle d’al-Ghouta !
FSD
Un an après les crimes de masse en Syrie avec les armes chimiques le criminel est encore appelé « Monsieur Le Président » et le crime se poursuit !
Mémoire de la Révolution
Un an après les massacres avec les armes chimiques à al-Gouta (Damas), nous re-publions l’article de FSD de septembre 2013.
Soyons du bon côté de l’histoire
Vous êtes nombreux à manifester en masse à tous les coins de rues à travers le monde depuis l’annonce d’une possible intervention internationale en Syrie, et quand je vous y vois tous, j’ai envie de hurler…!
Où étiez-vous quand le régime syrien torturait des enfants de 10 ans, pour finir par renvoyer leurs corps en morceaux à leurs parents ? Où étiez-vous quand il a répondu aux manifestations pacifiques et aux demandes de réformes à coups de snipers et de tanks ?
Où étiez-vous quand il a commencé à bombarder volontairement les zones civiles ? Et au lancement du premier missile balistique, d’une puissance telle qu’il a réduit à néant tout un bloc d’immeubles? Avez-vous réagi aux massacres à l’arme blanche, quand les milices du régime exterminaient la population d’un quartier entier, massacres qu’on pourrait qualifier de nettoyages ethniques ?
Et où étiez-vous quand, le 21 août 2013, le régime Assad a gazé la population d’Al Ghouta, lançant une trentaine de missiles, faisant plus de 1500 morts et 10’000 blessés dont plus d’un tiers d’enfants ?
J’étais, moi, dans les rues à dénoncer le régime syrien et l’indifférence de la communauté internationale et je peux vous assurer les syriens s’y trouvaient seuls. Quel droit avez-vous dès lors de protester contre une intervention en Syrie ? N’y avait-il pas déjà une « guerre » en Syrie ? Il fallait vous insurger avant!
On ne veut pas voir d’intervention internationale en Syrie, alors que l’Iran et le Hezbollah y ont mis les pieds depuis des lustres, travaillant main dans la main avec le régime. On critique l’impérialisme américain mais quand il s’agit de l’armement du régime syrien par les russes, on ne pipe mot. De fait, la réponse internationale a été longtemps attendue, en vain.
Une intervention aurait été, à l’époque, très facile à mettre en place, et déjà légitime. Dès le début du soulèvement la réponse du régime aux demandes du peuple a été plus que démesurée. On ne tire pas à balle réelle sur des manifestants, on ne sort pas les tanks. Se débarrasser du régime aurait été à la fois facile et justifié. Quelques mois plus tard, on aurait eu besoin de couloirs humanitaires et d’une zone d’exclusion aérienne. Il aurait fallu armer les rebelles (alias: des déserteurs et des civils) afin qu’ils puissent se défendre contre le régime à armes égales. Cela aurait probablement suffi à mettre fin au bain de sang. Mais ça n’était pas dans les intérêts des Etats-Unis. Ils soutenaient, et soutiennent encore, les intérêts d’Israël, qui eux correspondent a un affaiblissement de la Syrie. C’est à dire ni opposition ni régime, mais bien le conflit. En étudiant les arrivées d’armes a l’opposition, on découvre qu’elles ne se font qu’au compte-goutte, et dépendent de l’évolution de la situation sur le terrain, sans doute pour garder un équilibre vital au prolongement du conflit. (Beaucoup des armes promises et tant attendues ne sont du reste jamais arrivées).
Puis, presque deux ans après le début du conflit, les brigades islamistes ont débarqué, officiellement affiliées a Al-Qaïda. La communauté internationale les a alors utilisées comme excuse pour ne plus intervenir dans les affaires syriennes de peur d’armer les « mauvais rebelles ». Il a ensuite été prouvé que ces milices étaient en fait financées par le régime syrien. Pour en revenir à la-dite intervention à venir, sachez qui ni l’ONU ni les Etats-Unis n’interviendraient s’ils avaient le choix. Personne n’a d’intérêt aujourd’hui à une intervention importante en Syrie, sinon elle aurait déjà eu lieu et le conflit aurait pris fin. La vérité c’est qu’ils ne l’ont pas, ce choix. Parce que, s’ils n’interviennent pas maintenant, alors les conventions de Genève et le Protocole de Genève interdisant l’usage des armes chimiques ne sont que des mots vides de sens auxquels les gouvernements n’ont aucune obligation de se tenir.
Mais ne vous méprenez pas, ces frappes aériennes ne sont pas faites pour aider l’opposition, elles ne changeront en rien le rapport de force actuel. Elles ont pour unique but de punir le vilain garçon qui a poussé le bouchon (la ligne rouge en l’occurrence) trop loin. C’est la raison pour laquelle la liste des cibles avait été communiquée, pour éviter un risque de réponse sur Israël, risque que personne n’oserait prendre. Risque d’ailleurs bien réel puisque le Hezbollah a annoncé en retirant ses troupes que si les frappes modifiaient un tant soit peu l’équilibre de la situation, ils déclareraient la guerre à Israël. On remarquera aussi que le massacre en question a eu lieu il y a déjà deux semaines, et que les acteurs comme l’Angleterre se retirent peu à peu. Alors que les frappes se font attendre la probabilité d’une intervention diminue chaque jour.
Dormez donc sur vos deux oreilles, il n’y aura pas plus de guerre en Syrie qu’il n’y en a déjà, éventuellement quelques frappes sanguinaires de plus. Mais s’il y a une chose dont vous pouvez être sûrs, c’est que, quoi qu’il arrive, la seule victime de l’histoire sera le peuple syrien, et que c’est bien le seul qui n’y a pas son mot à dire.
Leila
Membre de FemmeS pour la Démocratie
Al-Ghouta, où va-t-on?
Un poème écrit par Julie, une jeune des FSD, et récité lors du rassemblement devant l’ONU le 6 septembre:
Je suis ici pour dire que je ne comprends pas
Je ne comprends pas pourquoi il n’y a que nous, ici et là
A protester contre le massacre d’Al-Ghouta…
A protester contre le massacre d’Al-Ghouta
Alors que cette fois
L’ONU était à deux pas
Les inspecteurs dans leur hôtel 5 étoiles
Qui n’ont même pas fait de constat…
Qui étaient là, mais là pourquoi ?
Pour faire joli apparemment
Puisqu’Assad a pu tuer tous ces gens
Sans même verser une goutte de sang
Puisqu’il a pu tuer tous ces gens
Alors qu’ils dormaient tranquillement, naïvement
Dans leurs lits…
En une nuit…
En une nuit plus sont partis qu’aucun autre jour avant et depuis
Sans provoquer de réaction, de compassion
Internationale…
On ne leur a rien demandé
Ils ne se sont jamais réveillés
Et c’est vrai
Que certains l’attendaient
Cette mort tant espérée
Qui est venue les délivrer
De leur cauchemar quotidien.
Mais trop d’enfants,
Trop d’enfants au mauvais endroit au mauvais moment
Qui n’ont pas eu leur mot à dire quant à leur avenir…
Leur avenir volé
Par des gaz irréguliers
Utilisés simplement pour tuer.
Et je voudrais qu’on m’explique
Où sont passés les politiques ?
Puisqu’ils n’ont d’autres thématiques
A la bouche que les groupes islamiques
Et que bien cachés derrière leur veto
Ils nous ont tourné le dos
Tandis que sur leur jeu d’échec ils avancent leurs pions
Sans même penser à la population
Mais juste à l’intérêt des nations…
Et pendant ce temps-là
Des gens meurent, des gens pleurent, d’autres attendent un revirement
Qui ne saurait tarder
Mais qui risque d’arriver
Trop tard, pour changer…
Mais où va-t-on ?
Où va-t-on dans un monde où seul l’Occident peut prétendre à l’objectivité ?
Dans un monde où les enfants se réveillent seulement pour réaliser
Que leurs cauchemars n’étaient autres que la réalité ?
Dans un monde où la neutralité
Est un luxe que seuls peuvent se permettre les non-persécutés
Et où l’engagement est troqué contre des virées, des soirées, du divertissement en quantité…
Où va-t-on lorsque les plus favorisés
Ferment les yeux pour ne pas être heurtés, choqués, désillusionnés
Et les ouvrent uniquement
Lorsqu’ils sont finalement touchés personnellement
Par cette violence qui perdure depuis bien trop longtemps maintenant…
Je suis fatiguée
Fatiguée d’expliquer
Pourquoi la mort d’un seul bébé
C’est déjà trop cher payé
Pour un pays où quotidiennement
Les habitants
Sont tués, torturés, violés, arrêtés
Et où la liberté d’expression
Est presque une conspiration
Pour faire croire au bon fonctionnement
D’un pays géo-politiquement
Trop intéressant…
Alors que faire maintenant ?
Que faire quand tout ce qu’on attend
C’est que finalement
Le reste du monde voie
L’humanité là-bas…
Le reste du monde voie
Le même humain, ici et là.
———————-
http://www.youtube.com/watch?v=aiZN97vRtuk&feature=youtu.be
Ecrit par Julie de FSD (FemmeS pour la Démocratie)