Archives du blog
Noura Al-Ameer entre en grève de la faim pour dénoncer le déni de justice dont est victime le peuple syrien
Chronique de la Syrie
Depuis le 29.12.2014 Noura Al-Ameer, vice présidente de la coalition nationale syrienne, fait la grève de la faim en solidarité avec les centaines de prisonniers de conscience de la prison centrale de Homs. Ces derniers ont commencé leur grève de la faim le samedi 27 décembre 2014 pour dénoncer les injustices dans le traitement légal de leurs dossiers d’une part mais surtout pour revendiquer leur libération. Certains ont été condamnés sans même être présentés devant un juge, d’autres ont reçu des condamnations démesurées par rapport aux accusations qui se limitaient à la participation aux protestations pacifiques à Homs.

Noura Al-Ameer, responsable du dossier des droits humains et vice présidente de la coalition nationale syrienne.

« Nous ne voulons pas de médicaments, nous voulons être avec nos familles et c’est notre droit », prisonniers de la prison centrale de Homs.
Noura Al-Ameer a elle-même vécu la détention en Syrie, dont une partie dans la prison centrale de Homs, elle a à cette époque participé à deux grèves de la faim dans cette même prison. Elle rappelle que plusieurs actions semblables ont eu lieu dans cette prison, suite auxquelles certains prisonniers sont morts et d’autres ont été privés de leur droit aux soins médicaux. Elle dit : « Il est très regrettable et même honteux que les organisations internationales des droits de l’homme comme les organisations politiques ignorent l’appel des détenus revendiquant leur droits les plus basiques et la justice face aux crimes qu’ils subissent de la part le régime syrien. ». Al-Ameer ajoute « Ma décision de faire une grève de la faim est motivée tout d’abord par ma solidarité avec les détenus de la prison de Homs, mais aussi pour passer un message à tous les détenus en Syrie leur disant qu’ils ne sont pas seuls dans cette souffrance. Mon action est également un message à la communauté internationale disant qu’il est inacceptable de garder le silence sur les conditions de détention inhumaines en Syrie. Elle est aussi motivée par l’injustice que subissent tous les Syriens qui vivent dorénavant dans une grande prison où qu’ils soient. Notre situation à nous autres n’est pas meilleure que celle des détenus à Homs, car tout le peuple syrien vit actuellement dans un monde devenu pour lui une grande prison obscure, où seule la loi du plus fort règne à cause de l’absence totale du soleil de la loi internationale et des droits humains ».
Al-Ameer dénonce l’inaction de la communauté internationale: « Il est nécessaire d’instaurer dès aujourd’hui une surveillance médicale dans les centres de détention et les prisons en Syrie qui sont utilisés comme moyens de pression pour mettre un terme à la volonté du peuple syrien d’exiger le changement du régime dictatorial. Il est urgent de mettre un terme aux crimes du régime Assad à l’encontre des détenus syriens et d’œuvrer pour que l’impunité cesse.»
Elle lance un appel urgent :
- au CICR: pour qu’il supervise la situation médicale et légale des détenus en Syrie,
- à tous les pays qui se proclament défenseurs de la liberté et des droits humains: de prendre une position morale face à la catastrophe syrienne,
- à tous les syriens et à tous les amoureux de la liberté: de se joindre au mouvement de grève de la faim afin d’aboutir à la libération de tous les détenus d’opinion en Syrie.
FSD
Solidarité avec Paolo et tous les disparus victimes du régime syrien et de Daech
Intervention de FSD lors du rassemblement de solidarité avec Paolo Dall’Oglio et tous les détenus en Syrie, à Lausanne, le 07.08.2014
« Bonjour à tous,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour exprimer notre solidarité avec le Père Paolo Dall’Oglio mais aussi notre solidarité avec tous les disparus et détenus en Syrie…
Paolo, ce père jésuite amoureux non pas seulement de la Syrie mais aussi de son peuple.
Paolo l’Homme, qui ne pouvait que soutenir les opprimés dans le monde tout entier.
Paolo l’Homme qui ne pouvait faire autrement que prendre parti pour la révolution syrienne, ceci dès le début.
Il a été rappelé à l’ordre par le régime syrien, alors il a fait une déclaration à Noël 2011:
« On me demande de me taire ou bien de quitter la Syrie, alors je préfère y rester et me taire que de vivre en exil. ».
Paolo l’Homme n’a finalement pas pu taire les crimes du régime syrien.
Il n’a pas pu taire l’injustice que subit le peuple syrien,.
Il a donc rompu son silence et il a dû subir l’exil…!
Bien qu’il soit italien d’origine Paolo se sentait syrien dans l’âme.
En juin 2012, il a été expulsé de Syrie. Il a déclaré ce jour là:
« A l’occasion de mon départ du pays pour un exil douloureux – Dieu sait que j’aurais préféré être enterré avec les martyrs de la liberté où alors descendre dans l’enfer de la détention… »
En exil, il est devenu la voix du peuple syrien en Europe.
Il s’est engagé aussi pour la future justice et la réconciliation en Syrie.
En mars 2013, il a décidé de se rendre en Syrie. Il voulait y faire un pèlerinage sur les lieux des massacres.
Lui, Chrétien, voulait être proche de ces Musulmans qui subissent la violence sectaire du régime syrien…
comme pour représenter tous les Chrétiens du monde… et dire Nous sommes avec vous !
Peu avant son départ, il a fait ce rêve…
Il était en présence de Dieu après sa mort… et il disait au Seigneur :
« Mon Seigneur, je ne veux pas être aux paradis… Je vous prie de me mettre en enfer, pour être proche de la souffrance de ceux qui vivent l’enfer des centres de détention, de ceux qui subissent les massacres en Syrie, de ceux qui perdent les leurs, de ceux qui fuient la terreur en Syrie ».
En Juillet 2013 il s’est rendu à al-Raqa dans le nord, en médiateur.
Il s’est rendu au QG de Daech.
Daech, branche d’al-Qaida crée par le régime syrien pour défigurer la révolution.
Daech qui est combattu par les Syriens de la révolution.
Il voulait intervenir pour obtenir la libération de certains kidnappés !
Il n’est jamais rentré de son rendez-vous!
Daech utilise Enlèvement, torture, et massacres, … tout comme Assad le fait
Daech persécute les activistes, les médecins et les journalistes, … tout comme Assad le fait
Daech terrorise la population, … tout comme Assad le fait
Je vous invite aujourd’hui à avoir une pensée pour tous les kidnappés et les détenus en Syrie.
Une pensée pour Paolo, mais aussi pour :
Firas, Samar , Abdel-Wahab, Razan, , Samira … et tous les autres
Une pensée pour les 80 enfants kurdes enlevés par Daech
Une pensée pour tous les détenus et disparus dans les centres de détention syriens.
Quelle que soit notre souffrance, gardons une voix forte pour rappeler les valeurs universelles que sont :
la justice, la liberté et la dignité… Ces droits humains de toutes les populations…
A bas la dictature, à bas Bachar!
A bas l’extrémisme, à bas Daech!
Vive la liberté, vive la Syrie.
FSD
Campagne en faveur de tous les détenus syriens
Tous les Syriens partout dans le monde et tous ceux qui croient à la liberté sont invités à prendre part à cette campagne, qui aura lieu du 29.10.2013 au 05.11.2013. Le but étant de mettre en lumière et de faire connaître à tous le dossier des détenus syriens qui est l’un des dossiers les plus douloureux.
Il y a près de deux ans et demi, un mouvement populaire de contestation a commencé en Syrie suite à l’arrestation et à la torture par le régime syrien d’enfants dans la ville de Daraa.
Depuis cette date, les arrestations continuent et ciblent, en particulier, les manifestants, les activistes pacifistes, les journalistes, les travailleurs humanitaires, les médecins, les secouristes mais également les membres des familles des activistes. La torture est systématique et effrayante dans les centres de détention du régime syrien et mène de plus en plus souvent à la mort du détenu. Les différents rapports élaborés par l’ONU ainsi que par les organisations non gouvernementales telles que Amnesty international et Human Rights Watch en témoignent.
On retrouve ces mêmes pratiques depuis quelques mois dans les territoires libérés qui se trouvent sous le contrôle du groupe armé « l’Etat Islamique de l’Irak et du Levant » qui a été créé par le régime Assad qui le manipule. Le Père jésuite Paolo Dall’Oglio, grand ami du peuple syrien, a été arrêté parmi d’autres activistes syriens par ce groupe dans le nord de la Syrie, et son sort est toujours inconnu.
Les Syriens subissent également la détention arbitraire dans d’autres pays arabes vers lesquels ils fuient et essaient d’y trouver refuge. Des familles syriennes se retrouvent ainsi en détention en Egypte (depuis juillet dernier), d’autres sont renvoyées en Syrie. D’autres pays arabes ont recours à ces mêmes pratiques, mais dans une moindre mesure.
Sur les conditions de détention en Syrie[1] :
- Souvent la famille du détenu n’a aucune idée de l’endroit de la détention ;
- un très grand nombre de détenus sont entassés dans une petite surface (une cellule de 3x5m peut accueillir plus d’une centaine de détenus) ;
- repas maigres et de qualité médiocre (par ex. : riz non cuit ou patates bouillies ou soupe de lentilles, un peu de pain piétiné par les membres de la « sécurité ») ;
- manque de soins médicaux (visite médicale mensuelle de courte durée) ;
- torture barbare provoquant des blessures qui restent sans soins et provoquent des infections ;
- déplacement du détenu entre plusieurs centres de détention où l’interrogatoire recommence à chaque déplacement ;
- se rendre aux toilettes coïncide le plus souvent avec une séance de torture ;
- si la personne meurt sous la torture, le corps n’est, de plus en plus souvent, pas rendu à la famille.
Sur les méthodes de torture1:
- Torturer les détenus les uns devant les autres.
- Porter des coups par tous les moyens (mains, bottes militaires, fouets, bâtons, morceaux de pneus, câbles métalliques parfois électrifiés) visant toutes les parties du corps, pendant une longue période, et dès les premières minutes de l’arrestation.
- Mettre la personne pliée en deux dans un pneu avant de la frapper.
- « Shabeh »: suspendre la personne par les poignets pendant des heures et la rouer de coups.
- Electrocution.
- Forcer la personne à rester debout ou à genoux pendant des heures.
- « Tapis volant » attacher la personne sur deux planches en bois liées par une articulation pour plier le corps jusqu’au craquement des articulations du détenu.
- Viol des détenus quel que soit leur âge ou leur sexe par tous les moyens y compris avec des objets métalliques.
- Suspendre les détenus par leur sexe.
- Verser de l’huile bouillante sur le détenu.
- Percer le corps avec une perceuse électrique.
- Tirer des balles sur la personne sans la tuer.
.
Pouvons-nous tolérer la poursuite de cette barbarie et continuer à considérer l’Etat qui l’institutionnalise comme souverain, et le boucher à sa tête comme un président ?
Statistiques de détention[2] :
Détenus +248’000, dont 9’000 enfants et 5’600 Femmes dont :
+ 3’000 détenus travailleurs du domaine de la santé ;
+ 35’000 détenus étudiants, dont 4’000 étudiantes ;
+ 3’100 personnes mortes sous la torture, dont 28 femmes, 98 étudiants et 90 enfants.
NOUS demandons à toutes les organisations des droits de l’Homme d’œuvrer pour la libération des détenus en Syrie. Nous demandons à tous les pays démocratiques d’œuvrer pour la traduction des responsables des crimes contre l’Humanité en Syrie devant le Tribunal Pénal International.
Statistiques de la révolution2 : Octobre 2013 : Morts +110’000, Enfants +8’000, Femmes +8’000, Blessés +145’000, Disparus +90’000, Morts sous la torture +3’000, Détenus +248’000, Réfugiés +2’800’000, Déplacés internes en Syrie +6’000’000, Recherchés en Syrie + 200’000.
LE REGIME Assad arrête un citoyen syrien toutes les 4 min
LE REGIME Assad blesse un citoyen syrien toutes les 10 min
LE REGIME Assad fait disparaître un citoyen syrien toutes les 13 min
LE REGIME Assad tue un citoyen syrien toutes les 15 min
LE REGIME Assad tue 8 enfants syriens tous les jours
LE REGIME Assad tue 4 détenus syriens sous la torture tous les jours
LE REGIME Assad force 3’756 syriens à devenir des réfugiés chaque jour