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Souad Nofal Face au Régime à Raqqa

Extraits de « Femmes Sous le Feu ». Première édition parue en 2014.

Femmes Sous le Feu, un livre qui rassemble des histoires de femmes, de toute région et de toute appartenance en Syrie, écrites par elles-mêmes pendant la période de 2011 à 2014 de la révolution syrienne. Ce livre raconte comment les femmes de Syrie ont vécu la période de la révolution, de la répression et ensuite du conflit armé et ses conséquences désastreuses. Certaines sont des activistes qui ont participé à la révolution depuis ses débuts qui ont survécu à la détention ou qui ont dû fuir leur pays et trouver un refuge ailleurs, d’autres racontent leurs expériences d’exode interminable ou alors de mères de détenu.e.s, de veuves qui devaient trouver de quoi nourrir leurs enfants, de femmes dans des région assiégées, bombardées, où la famine était utilisée pour affaiblir la population. Certaines de ces histoires portaient le nom de la femme qui l’a écrite et d’autres restaient anonymes. Ceci était le choix de chacune de ces femmes.

FSD a choisi de traduire certaines de ces histoires.

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Rassemblement, Manifestation et Drapeau

Pages 32-34

Souad Nofal (1) écrit au sujet de la révolution

Le lieu, devant le siège du renseignement pénal. C’était minuit. Six jeunes hommes et deux jeunes femmes s’étaient rassemblé.e.s pour protester contre l’arrestation de Um Hazem.

Après une heure, nous furent appelé.e.s afin de rencontrer le directeur de la section n°1, qui nous promit de la relâcher le matin à condition que nous mettions fin à notre rassemblement.

Je ne connaissais pas Um Hazem, mais le simple fait qu’elle soit détenue pour cause de manifestation était suffisant pour être solidaire avec elle. C’était le premier rassemblement qui eut lieu dans le gouvernorat, alors que le régime tenait encore fort les rennes du pouvoir.

Sur le chemin du retour, je priais sans cesse pour que mon père soit endormi à mon arrivée; afin d’éviter de lui mentir.

Par la suite et pendant trois jours d’affilée, nous nous rassemblâmes devant le siège du gouvernorat en protestation contre l’arrestation des jeunes manifestant.e.s. Le quatrième jour du rassemblement prit fin avec l’arrestation des manifestant.e.s, dont mon frère et mon beau-frère, et la libération des détenu.e.s arrêté.e.s auparavant.

Le 15 mars 2012 à 20h00, une manifestation commença dans le quartier d’al-Bayatira avec à peine une vingtaine de personnes. En même temps, d’autres manifestations débutèrent dans la majorité des rues. Des tirs à balles réelles furent utilisés contre nous et le premier martyr de Raqqa tomba ce jour là, c’était Ali al-Babensi. J’essuyai deux balles, mais grâce à Dieu mon manteau d’hiver me protégea et je ne fus pas blessée. Nous nous rendîmes ensuite à la maison du martyr pour le protéger des services de renseignement qui tentaient d’enlever son corps. Ceci fut rendu possible grâce à la foule de manifestant.e.s rassemblée devant sa maison, qui ne faiblit pas durant la nuit et jusqu’au lendemain à midi, lorsque les funérailles eurent lieu en cortège jusqu’à sa demeure finale.

Manifestation du 15 mars 2013 à Raqqa. (Photo prise de la vidéo du comité de coordination des jeunes de Raqqa.

Sur notre chemin de retour du cimetière, nous prîmes la direction de la statue de Hafez al-Assad pour la détruire. En arrivant nous essuyâmes directement les tirs de balles réelles et plusieurs parmi nous tombâmes en martyrs.

Le lendemain, il se passa la même chose pendant les funérailles des martyrs de la veille. Nous fîmes alors face aux tirs à belles réelles et il y eut à nouveau plusieurs martyrs.

Normalement, je sortais le matin pour aller au travail. Je rejoignais ensuite mon amie pour faire le tour des maisons qui avaient accueilli des familles venant d’autres régions, qui s’étaient soulevées, pour les aider à combler leurs besoins de nutrition, de médication, d’habits et de meubles. Le soir je sortais pour rejoindre les manifestations. Pendant la nuit, nous nous retrouvions chez l’un.e de nous pour préparer les drapeaux de la révolution et les poster sur les toits des bâtiments vides et des institutions administratives. Le lendemain matin nous ressentions de la joie lorsque nous voyions les drapeaux qui étaient restés en place. Et lorsque nous constations qu’ils avaient été déchirés par les chiens de nuit, c’était alors le tour de la tristesse.

Nous protégions les jeunes hommes pendant les manifestations. La rue de Tal-Abyadh et celle d’al-Wadi étaient devenues partie intégrante de nous, car c’était là où les manifestations se rejoignaient. Pendant les jours fériés des fêtes, nous emballions les bonbons avec des petits drapeaux de la révolution et ensuite nous sortions la nuit pour les lancer dans les jardins des maisons et dans les jardins publics. 

Je ne cachais pas ma haine au régime, moi l’enseignante qui avais été éduquée dans les écoles d’al-Baath et qui n’avais appris son histoire criminelle que sept ans auparavant. La raison de cette ignorance, c’était l’environnement conservateur dans lequel j’avais grandi, où beaucoup de choses étaient interdites aux filles. C’était la raison pour laquelle je vivais comme dans une coquille d’escargot et que je ne savais rien du passé. Il y avait aussi l’environnement scolaire qui était un facteur important car il favorisait les principes d’adoration du Guide (2), ou plutôt du Tueur.

Comment je pus sortir de ma coquille, c’est une autre histoire.

Mes ressentiments de haine et même de vengeance pour ce régime, qui nous gouverna avec l’illusion de la résistance pendant des dizaines d’années (3), furent réveillés lorsque l’une de mes collègues me raconta son vécu du massacre de Hama (4). Pendant ce massacre, le régime Assad liquida son père et ses frères, y compris le plus jeune de sept ans. Elle a alors dû fuir Hama avec le reste de sa famille pour trouver refuge à Raqqa. 

Depuis ce jour-là, je commençai à me renseigner et à chercher les informations. Cette même année les chaînes de télévisions par satellite arrivèrent chez nous, à la maison. Je pus alors suivre les nouvelles, voir des documentaires sur d’autres chaînes, et ceci me donna la certitude du niveau de répression, d’injustice et de déni de droits que notre peuple subit. J’abandonnai alors les deux chaînes syriennes officielles « contre ta volonté 1 et contre ta volonté 2 » (5). À partir de là, je ne pus plus accepter d’être un mouton dans un troupeau élevé dans une ferme que le représentant du régime croit avoir hérité de son père. La révolution éclata en Syrie et fit exploser un volcan de colère et de répression en moi. Alors la grande prison et le mensonge gigantesque dans lesquels nous vivions me poussèrent à montrer ma haine pour le régime et ma propre révolution, qui avait commencé bien avant la révolution du peuple syrien. Je commençai à écrire les chansons révolutionnaires que nous chantions pendant les manifestations à tue-tête. La première manifestation fut pour moi une renaissance. Je me sentais comme un oiseau qui avait cassé son collier, fait de peur et de mensonge, pour prendre son envol et aller plus haut. Je ne le regrettai et je ne le regretterai jamais.

C’est aussi ça la raison qui me poussa à me poster seule face à la Daech d’Assad (6). C’est parce que je ne pouvais plus accepter d’être une fois de plus la jeune femme sotte. Car le mensonge d’Assad, qui servit à nous gouverner pendant 43 ans, est du même ordre que le mensonge de l’organisation Daech, sa protégée. Si nous nous taisons face à ce nouveau mensonge, alors ce pouvoir durera 400 ans !


(1) Souad Nofel est une activiste de Raqqa connue par sa participation active aux manifestations contre le régime. Mais aussi elle a été active au sein du conseil local de Raqqa suite à sa libération du régime Assad au printemps 2013. Elle a ensuite été connue comme « la femme au pantalon » (https://player.vimeo.com/video/77826189), qui tenait tête à Daech suite à sa domination sur Raqqa dès l’été 2013 et jusqu’à 2017. Pour plus d’information: https://syrianobserver.com/EN/who/34374/whos_who_souad_nofal.html

(2) Le Guide en Syrie signifie le dictateur.

(3) La propagande du régime Assad a été basée sur le soutien à la résistance contre Israël. Ceci n’était que mensonge, découvert au fil des événements de la révolution, car Israël ne cachait plus sa volonté du maintien du régime Assad.

(4) Massacre commis pendant le mois de février 1982 par les forces du régime Assad contre la ville de Hama qui a été le centre du soulèvement contre le régime de Hafez al-Assad, père de Bashar. https://www.sciencespo.fr/mass-violence-war-massacre-resistance/fr/document/le-massacre-de-hama-fa-vrier-1982

(5) Les chaînes officielles diffusent la propagande du régime.

(6) https://www.rts.ch/info/monde/6595984–bachar-al-assad-et-daesh-sont-les-deux-faces-du-meme-monstre-.html

Raqqa: Libération ou nouvelle occupation?

Avec la « libération » récente de Raqqa de l’organisation Daech, les Syriens qui ont porté la révolution syrienne savent que cette dite libération cache en fait une nouvelle occupation. Beaucoup de médias occidentaux précisent que cette libération a été effectuée par la coalition arabo-kurde appelée FDS (Force Démocratiques Syriennes) alors que cette coalition n’est qu’une manipulation de la réalité que personne ne souhaite reconnaître. FDS est une milice composée essentiellement par des forces kurdes du parti PYD, créée par Salih Muslim pour brouiller les cartes et étendre son pouvoir sur d’autres régions arabes en Syrie. Tout de suite après cette dite libération la place principale de Raqqa a été le lieu d’une célébration des nouveaux maîtres des lieux, les combattants kurdes portants les drapeaux des forces kurdes et un énorme portrait d’Ocalan, le chef du PKK, qui est Kurde de Turquie et qui n’a rien à voir avec la Syrie et encore moins avec Raqua dont la population est arabe! Donc le nom de cette milice est déjà une tromperie et sa présence à Raqqa est une nouvelle occupation.

L’importance de Raqqa vient de son emplacement sur l’Euphrate où se trouve le barrage le plus important en Syrie, et qui constitue une importante source pour l’alimentation en eau et en électricité.
Raqqa restera-t-elle sous occupation kurde ou bien sera-t-elle utilisée comme carte de négociation avec le régime fantoche de Damas en vue d’une future séparation des Kurdes syriens?
Dans tous les cas Raqqa est encore loin d’être vraiment libérée!
Il est important de noter que les habitants de Raqqa auront payé un prix très élevé pour cette dite libération qui aura fait au moins 1800 victimes parmi les civils et aura provoqué le déplacement forcé d’au moins 450’000 civils, selon Raqqa is being slaughtered.

FDS célébrant la dite-libération de Raqqa avec les drapeaux des forces kurdes et le grand portrait d’Ocalan, chef du PKK!

 

FSD a choisi de traduire de l’arabe un article relatif à l’avenir de Raqqa publié sur le site Jeroun le 18 octobre 2017.

 

Washington ne soutiendra pas le projet de FDS à Raqua: s’agit-il d’un abandon de ses alliés ou bien d’une manoeuvre?
Article publié le 18 octobre 2017 sur le site geroun.net

 

Un responsable américain a déclaré: « Washington ne peut soutenir un projet politique du Parti PYD et de son bras militaire FDS pour étendre leur pouvoir sur Raqqa et dans l’ensemble de cette région du pays ». Il a ajouté que son pays ne soutiendra pas les projets de FDS et de Salih Muslim pour une auto-gouvernance. », selon l’agence Reuters.

Les déclarations américaines sont arrivées quelques heures après la libération de la ville de Raqqa dans le nord-est du pays de l’organisation Daech, et suite à l’entrée des combattants des FDS, soutenus par les Etats-Unis, dans le centre-ville. Ceci a soulevé de nombreux questionnements sur l’avenir de la ville à majorité arabe et sur la forme de gouvernance à venir à court et à long terme, sous l’autorité incarnée de facto par les forces militaires qui s’y trouvent actuellement.

Le chef du département des médias de la coalition de l’opposition syrienne, Ahmad Ramadan, a déclaré à cet égard: « Tout au long de la dernière période, la communication n’a pas cessé entre la coalition, les Américains et les Européens pour discuter de l’avenir de Raqqa après Daech et une rencontre a été convenue fin octobre à ce sujet à Istanbul. Des délégués de Washington et de l’Union européenne se réuniront avec des représentants de la Coalition de l’opposition syrienne et du conseil local élu de la ville de Raqqa ».
Ramadan a ajouté que « FDS a formé un conseil sur mesure qui comprend certains représentants des tribus arabes. Nous avons proposé la formation d’une administration intérimaire, suivie par des élections locales dans un espace de temps de quelques mois, permettant à la population de Raqqa de choisir leurs dirigeants locaux eux-mêmes, et donc l’exclusion des FDS parce qu’il n’y a aucune raison pour qu’ils restent à Raqqa. D’ailleurs je pense que les Américains partagent aussi l’idée que Raqqa ne fait pas partie d’un projet ou des ambitions des FDS. ».

Le responsable américain a mentionné dans ses commentaires cités par Reuters que « Washington ne soutiendra pas de processus éducatif dans Raqqa, à moins qu’il n’adopte l’une des formes utilisées dans le programme de l’Etat syrien », soulignant que les Etats-Unis « ne soutiendront pas une entité sécessionniste, ceci est déjà décidé » a-t-il dit.
D’autres parties de l’opposition syrienne ont vu dans cette déclaration une dimension politique, qui indiquerait la possibilité que les Américains acceptent le retour du régime syrien à Raqqa, même si cela se fait conjointement avec FDS, dans le cadre d’un effort de réhabilitation du régime Assad.

Pour sa part, Ramadan a nié cette possibilité et a dit: « Je ne pense pas que la déclaration ait une dimension politique dans ce sens, mais elle porte un signal que Washington n’accepterait pas un pouvoir imposé par FDS sur Raqqa, surtout que les Américains affirment qu’ils soutiennent les institutions capables de former le noyau d’un Etat en Syrie, et FDS est assez loin de là; au contraire FDS recherche à former un état alternatif et complètement séparé de l’Etat syrien, tant au niveau de l’éducation et de la gestion que des services «
Il a ajouté que « la coalition et ses institutions ne permettront en aucun cas que FDS contrôle l’avenir de Raqqa », soulignant que de grands efforts sont en cours pour que Raqua soit sous l’autorité du gouvernement syrien provisoire de l’opposition » , précisant que « toute administration Imposée aux habitants de la ville ne sera pas reconnue. »

Une source spéciale a confié à Geroun: »Les déclarations du responsable américain ne sont rien de plus qu’une manœuvre, qui vise à rassurer les Arabes dans Raqqa et les exhorter à s’engager dans un projet commun de gouvernance locale avec FDS ». Elle a ajouté:  » Les Etats Unis sont le plus grand soutien à FDS qui représente l’un des pilier de la politique américaine dans la région. C’est une question stratégique pour les États-Unis, en particulier à la lumière de la concurrence avec Moscou, d’ailleurs les deux parties ont discuté des outils pour mettre en œuvre leurs projets sur le terrain. Je pense donc que les Américains essaient de pousser les tribus arabes à s’engager dans une opération conjointe avec FDS, qui aura tout le pouvoir et les Arabes ne seront que de simples outils de mise en œuvre. »
Notre source a souligné:  »Malgré l’escalade médiatique récente de la Russie contre Washington, en particulier dans le cas de Raqqa, Moscou ne jouera aucun rôle dans l’avenir de la ville car elle est déjà occupée par le partage du pouvoir à Deir-Ezzor. C’est pourquoi elle évitera tout problème concernant Raqqa, qui pourrait entraver les accords avec Washington sur la zone la plus importante, à savoir Deir-Ezzor et ses environs ».
Bassam Quwatli, membre du groupe de travail pour la Syrie, a déclaré à son tour, dans une interview donnée à Geroun: « Les déclarations américaines ne peuvent être interprétées qu’en termes d’une sorte de fuite en avant, vers la réalité qui a été créée par eux-même. Signification: pas besoin d’aller loin dans le soutien de Washington à un projet séparatiste de FDS, parce que ce sont les Etats Unis qui ont créé cette réalité, et FDS contrôle pratiquement de nombreuses régions où les Kurdes ne sont pas majoritaires ».

Il a exprimé sa conviction que « les Américains vont essayer de créer un projet de gestion conjointe entre FDS et les Arabes, où FDS aura le contrôle de sa politique, de sa sécurité et de son administration, mais il convient de mentionner ici que ce projet dépendra de l’acceptation des autres parties à s’engager dans un tel projet, et de la capacité des Américains à les convaincre de le faire. ».

Par M. Ch.

De la Ghouta à Raqqa

Il y a quatre ans, le régime syrien lançait une attaque chimique sur la Ghouta de Damas qui faisait plus de 1400 victimes. Comme ça, d’un coup, en une nuit, des familles entières, des villages entiers, anéantis, sans aucune trace de sang. A l’époque, beaucoup ont appelé à une intervention internationales, pour qu’enfin cesse le bain de sang. N’avait-on pas annoncé que l’utilisation des armes chimiques serait une ligne rouge? On en voyait enfin le bout! Mais 2013 n’a pas été que l’année du premier massacre chimique conséquent, elle a également été l’année où nous avons cessé de croire aux lignes rouges, aux droits de l’Homme et aux institutions internationales, pour ceux d’entre nous qui avaient la naïveté d’encore y croire.

Commémoration à Genève du massacre chimique à al-Ghouta de Damas le 21.08.2013

La réaction a tout d’abord été de rassurer Bachar, si frappes il y avait, elles seraient ciblées. Puis un compromis a été trouvé! Nous n’avons pas besoin d’intervenir, se dirent-ils, il suffit de lui faire livrer ses armes chimiques et le problème est résolu. Le message était claire, son tord n’était pas d’avoir massacré plus de 1400 personnes dans leur sommeil autant que de l’avoir fait avec des armes interdites. Continue seulement, disaient-ils, tout est permis sauf les armes chimiques! Les années se sont écoulées et avec elle les victimes, le plus souvent d’armes conventionnelles telles que par exemple les barils TNT ou les missiles guidés.

4 ans, 174 attaques aux armes chimiques et les déboires d’une coalition anti-terroriste plus tard, intervention il y a eu. Juste pas contre le régime . Alors que des bombes internationales pleuvent sur Raqua, faisant bien plus de victimes civiles que de victimes de Daesh, et que le boucher de Damas règne en maître absolu sur ce qu’il reste de son carnage, curieusement réhabilité dans son rôle de président, on ne peut s’empêcher de se poser la question, intervention, soit, mais pour qui?

C’est l’impunité des criminels de tout bords qui alimente le terrorisme et toutes les bombes du monde n’y changeront rien, bien au contraire. C’est avec beaucoup de retenue que l’on dénonce aujourd’hui les frappes  anti-terroristes, peut-être par peur d’être accusés de soutenir le terrorisme. Mais nos pensées vont aux victimes de l’intervention  internationale comme elles vont à celle de l’inaction internationale qui l’a précédée.

Genève, le 30.08.2017

FSD