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Il y a 10 ans, le grand rassemblement pacifique de la place de l’Horloge à HOMS a été réprimé dans le sang!
Mémoire de la révolution
FSD re-publie ici un article d’avril 2014 relatif à ce rassemblement populaire en 2011. Pour que la mémoire de la révolution syrienne reste vivante.
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Homs subit ces jours une opération militaire effroyable sur la ville assiégée depuis deux ans. Après l’assassinat du père Francis qui avait choisi de rester avec la population affamée, le régime a entrepris de niveler Homs assiégée et d’exterminer jusqu’ aux derniers habitants. Leur tort aura été d’avoir demandé la liberté, la dignité, la démocratie et la justice sociale. Ces valeurs que vous prétendez les vôtres. Les syriens avaient cru un moment que l’occident est une terre de valeurs et que l’ONU en est le gardien, quelle erreur! L’ONU n’est que l’observateur paralysé des crimes mafieux perpétrés par ses propres membres sous son nez et glorifiés sur ses bancs sous le nom de lutte contre le terrorisme. Son rôle se limite aujourd’hui à préparer les excuses qu’elle présentera dans 20 ans, comme pour le Rwanda.
Pendant ce temps, aujourd’hui, même les quartiers de Homs qui sont restés sous contrôle du régime mais qui avaient participé aux protestations pacifiques subissent des bombardements de mortiers massifs et quotidiens. Les snipers du régime y ciblent tous ceux qui osent encore mettre un pied dehors. Une ambiance de guerre intense règne à Homs. Une guerre qui oppose le régime Assad et ses associés russe et iranien, et ses milices étrangères (du Liban, de l’Irak, de l’Iran, de l’Afganistan, de la Grèce, et bien d’autres) à la population de Homs.
L’association FemmeS pour la Démocratie répond ici à l’appel des activistes de Homs et organise un rassemblement le 18 avril 2014 à 16h00 à la place du Port à Ouchy pour commémorer la journée de 18 avril comme journée internationale de Homs, mais aussi pour manifester notre solidarité avec Homs qui subit aujourd’hui une opération militaire sans précédent.
Cette journée commémore le sit-in du 18 avril 2011 où les habitants de Homs, de tous âge et de toutes appartenances, se sont rassemblés pacifiquement sur la place de l’Horloge. Malheureusement, ce rassemblement s’est terminé très tard la nuit par les tirs des forces de « sécurité » sur les manifestants. Cette nuit là, beaucoup ne sont pas rentrés chez eux, parce qu’on comptait les morts par dizaines, tout comme les détenus et les disparus.
Ce jour là la souffrance de Homs a commencé ; Homs est devenue une ville blessée, dont les blessures ne cessent d’augmenter. Ce jour là restera à jamais lié, dans la mémoire des Homsis, au massacre de la place de l’Horloge.
Nous avons choisi de partager avec vous un témoignage d’une Homsi sur ce sit-in et un témoignage d’un ancien officier dans l’armée du régime sur la répression meurtrière qui a sévi cette nuit là.
« J’étais au lit, malade, quand le téléphone a sonné. Mon père nous a appelés pour nous informer du rassemblement : « des milliers de gens sont rassemblés sur la place de l’Horloge… Dépêchez-vous pour vous joindre à nous. »
J’ai oublié ma maladie, je me suis habillée rapidement, nous avons préparé quelques panneaux et nous y sommes allés. Nous sommes arrivés au moment de la prière du coucher du soleil. La scène était si incroyable que nous avions les larmes aux yeux.
La place était pleine de citoyens de toutes les religions et de toutes les classes sociales. J’ai été étonnée de voir des gens que je ne pensais pas rencontrer à cette occasion. J’étais si heureuse et fière. Je ne peux pas oublier les moments où les gens nous ont ouvert des passages pour nous les femmes pour atteindre l’Horloge.
Soudainement, mon père a paru fatigué, avec un visage pâle. J’ai demandé de l’aide. Trois médecins l’examinaient sur la place quand mon frère est arrivé. Nous nous sommes inquiétés pour mon père, mais il nous a demandé de rester avec les gens au sit-in, tandis qu’il retournait à la maison avec ma mère, répondant aux instructions des médecins.
Malheureusement, notre bonheur a été troublé quand ma mère nous a appelé pour nous informer que mon père devrait être hospitalisé. Il avait un caillot. Ces émotions lui ont causé une crise cardiaque. Il a été choqué d’entendre les gens chantant d’une seule voix pour la liberté et pour la chute du régime: « Le Peuple veut renverser le régime ». Son coeur ne pouvait pas supporter un tel bonheur. Il a eu besoin de chirurgie.
À 2h00 du matin, les tirs des mitrailleuses ont commencé. C’était la première fois de ma vie que j’entendais des tirs… Je suis devenue folle. Inconsciemment je hurlais en pleurant: « ils sont morts… Ils sont tous morts… Ils les ont tués ». Les gens s’enfuyaient en courant dans les rues. Ce jour est devenu une tragédie dans les coeurs des citoyens de Homs.
Je suis restée éveillée toute la nuit, je priais pour que les Homsis soient saufs avant de recevoir la pire nouvelle : mon cousin Wassim a été tué. La meilleure personne de la famille est décédée.
Le choc de cette tragédie était très fort, mais il nous a rendus encore plus forts.
Et voilà, cette journée du 18 avril 2011 était la meilleure journée de ma vie et elle est devenue la pire!!! Que l’âme de mon cousin Wassim Tammam Kroma reste en paix. ».
Témoignage du Général Ahmad Tlass [extrait] :
« Il s’était produit exactement la même chose à Homs, provoquant la mort d’un grand nombre de citoyens pacifiques dans des conditions identiques.
Des jeunes s’étaient rassemblés, le 18 avril, pour un sit-in au centre de la ville, au pied de la vieille horloge. Tous les responsables concernés par la sécurité se trouvaient à la Direction de la Police, à proximité immédiate. Des émissaires sont allés négocier avec ceux qui occupaient les lieux pour les convaincre d’évacuer la place. Ils étaient quelques milliers, entre 5 000 et 10 000 peut-être. Ils ont refusé de partir. Vers le milieu de la nuit, nous avons tenu une réunion avec le général Mounir Adanov, qui était déjà là, pour décider de ce qu’il y avait lieu de faire. On a à nouveau demandé aux jeunes de quitter la place en empruntant les rues qu’ils voulaient. Mais, alors que les discussions se poursuivaient, des agents des moukhabarat jawiyeh – le Service de sécurité de l’Armée de l’Air – qui avaient été dépêchés depuis Damas pour « disperser des voyous », ont commencé à mitrailler la foule. Ils ont fait des dizaines de morts. Ils obéissaient à l’ordre de tirer à vue qui leur avait été donné par de hauts responsables de la sécurité. Il s’agit encore une fois de ces officiers invisibles aux regards, mais suffisamment puissants pour donner directement des instructions à des éléments à leur dévotion. Certains de ces éléments sont des agents des différents Services de renseignements. Mais ils peuvent être aussi des fonctionnaires d’autres ministères, comme celui de l’Education. Il s’agit ni plus ni moins que, comme je l’ai déjà dit, d’un état dans l’Etat. »
FSD
Regards sur 10 ans de Révolution syrienne
« Regards sur 10 ans de Révolution syrienne, de 2011 à 2021 »
Une visio-conférence-débat avec Ziad Majed et Leïla Vignal, qui aura lieu sur Zoom et Facebook Live, le 25 mars 2021 à 20:00.
Le printemps arabe a commencé en Tunisie en décembre 2010, puis éclaté dans plusieurs pays arabes. Le 15 mars 2011 le peuple syrien a rejoint le mouvement révolutionnaire pacifique de la région pour revendiquer liberté, dignité, démocratie et justice sociale. Le régime syrien a riposté en réprimant dans le sang les manifestations pacifiques et toute autre forme de résistance. Cette répression, toujours active après dix ans, a transformé la révolution en une guerre et conduit à la destruction massive des villes et villages, à l’occupation du pays et au déplacement forcé des populations civiles, à plus de 500’000 morts et 148’000 détenu.e.s ou disparu.e.s forcé.e.s.
Pour parler de cette révolution contre le régime Assad, du conflit syrien et de la situation et ses enjeux aujourd’hui, nous avons invité Ziad Majed et Leïla Vignal qui répondront également à vos questions.
Leïla Vignal est Maîtresse de conférences en géographie à l’université Rennes-2, spécialiste du Moyen Orient, autrice de plusieurs articles et essais relatifs à la Syrie et d’un livre à paraître prochainement (War-torn. The Unmaking of Syria (2011-2021), chez Hurst Publishers), sur le thème des destructions et reconstructions, de l’économie de guerre et des changements démographiques en Syrie.
Ziad Majed est un politologue franco-libanais, professeur à l’université américaine de Paris, auteur et co-auteur de plusieurs livres dont deux sur la Syrie: « La Révolution orpheline » (2014) et « Dans la tête de Bachar Al-Assad » (2018).
Pour plus d’information: https://www.facebook.com/events/430473658202078/
Organisée par le Cercle de la Brèche et les Femmes Syriennes pour la Démocratie.
Soutenue par le Mouvement pour le socialisme
6 ans… la Révolution Syrienne Continue!
Appel au Rassemblement
Genève, place des Nations
jeudi 23 mars 2017, 17h30-16h30
A l’occasion du 6e anniversaire de la révolution syrienne et avec la reprise des négociations de Genève 4 pour la paix, qui réunissent les délégations de l’opposition syrienne et du régime syrien depuis le 23 février 2017, nous appelons à la mobilisation pour faire entendre la voix des Syriens et Syriennes, pour réaffirmer leurs revendications légitimes.
Evolution depuis l’échec de Genève II et Genève III :
– Le déplacement forcé des populations des régions assiégées (régions soulevées depuis 2011) s’étend et devient une politique qui œuvre pour un changement démographique en Syrie. Les populations de ces régions sont poussées à fuir le pays ou transférées de force vers Idleb (au nord), avec la bénédiction de l’ONU. Après Darayya en septembre 2016, l’intensification des bombardements barbares russes en décembre a conduit à la destruction d’Alep-Est et au déplacement forcé de ses habitants vers Idleb. En janvier 2017 ce fut le tour de Wadi Barada (région de Damas) et récemment celui du quartier al-Waer à Homs.
– Un accord de cessez-le-feu, orchestré par la Russie, a été signé avec l’approbation de l’Iran et de la Turquie, fin décembre 2016. Ce cessez-le-feu n’a pas empêché les bombardements sur Wadi Barada et ensuite sur al-Waer qui ont conduit au déplacement forcé des populations. D’autres régions en Syrie continuent à subir les bombardements du régime syrien et de ses alliés et en particulier Idleb!.
Les crimes commis contre les civils continuent en Syrie et le silence de la communauté internationale continue lui aussi.
Quel bilan et quelle solution?
Plus de la moitié de la population syrienne a été déplacée, on compte aujourd’hui plus de 450’000 morts, plus de 1’000’000 de blessés, plus de 325’000 arrestations et disparitions forcées, plus de 12’000 morts sous la torture documentées, et environ 13’000 exécutions sommaires dans la prison de Saydnaya seule (selon le rapport récent d’Amnesty International). Face à cette énorme souffrance de la population, infligée essentiellement par le régime Assad, seule la justice et le jugement des responsables de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre peuvent aider à obtenir une véritable solution politique. Sans oublier que l’apparition de Daech (EI) et de ses semblables est une conséquence directe de la politique du régime Assad.
Les pourparlers de paix de Genève 4 doivent conduire à la satisfaction des aspirations du peuple syrien pour la liberté, la dignité et la justice sociale dans un Etat démocratique. Ces objectifs doivent être garantis et protégés contre les intérêts et les manipulations des puissances régionales et mondiales qui ont démontré au cours des six dernières années leur attachement exclusif à leur stratégie régionale, qui ne sert que leurs propres intérêts, comme le fait le régime Assad, sur le terrain et dans les couloirs de l’ONU.
Le défi consiste à établir et garantir les droits fondamentaux des citoyens, dans le cadre d’une Syrie unie et démocratique, libre et souveraine, rassemblant toutes les composantes de sa population, droits basés sur le concept de la citoyenneté avec des droits égaux pour tous.
Nous Syriens exigeons:
• Le départ immédiat du dictateur criminel Bachar Al Assad afin d’établir un gouvernement de transition représentatif des différentes composantes du peuple Syrien, en vue de tenir des élections libres et équitables pour une véritable assemblée constituante.
• La fin du siège, de la famine imposée et des déplacements forcés dans toutes les régions assiégées.
• La fin effective de tous les bombardements sur les quartiers et villages.
• Le départ de tous les combattants étrangers présents en Syrie et la fin de toutes les interventions étrangères, en particulier russe, iranienne.
• La libération de tous les prisonniers politiques, des militants, des journalistes, des civils et des combattants de la liberté détenus dans les geôles du régime tyrannique d’Assad ou celles de tout autre groupe armé en Syrie.
• L’arrestation et le jugement de ceux qui se sont rendus coupables de crimes de guerre ou de crimes contre l’Humanité au cours des 40 dernières années.
• La reconstruction du pays dans le respect des personnes, et la création de conditions saines et sûres pour le retour des personnes déplacées à leurs domiciles.
Les négociations avec le régime tyrannique de Bachar Al-Assad ne devraient en aucun cas conduire à une négation des demandes légitimes du peuple syrien, sinon les Syriens n’auront d’autre choix que de continuer leur combat avec force et détermination, même au prix exorbitant de la souffrance actuelle, jusqu’à la construction d’un nouvel Etat libre et démocratique.
Hommage aux victimes de la tyrannie. Vive la révolution syrienne!
Organisé par: FemmeS pour la Démocratie avec la collaboration du Collectif des Amis d’Alep, Conseil national kurde, Mouatana, Solidarity Organisation for Syria, Syrian Christians for Peace, Souria Houria
Soutenu par: Mouvement pour le socialisme (MPS), alencontre.org, le Cercle La brèche, SolidaritéS
Forum L’Autre Genève, programme et expositions
Forum L’Autre Genève
Syrie. Pour la liberté, la démocratie, la paix et la justice sociale
La parole à des représentant.e.s de la société civile de Syrie
Vendredi 27 mai dès 19h15 documentaires, à 20h15 Forum
Samedi 28 mai, workshops dès 10h45, séance de clôture à 19h15
Avec deux expositions samedi le 28 mai:
« Au coeur de la machine de mort syrienne » (Photos de César)
Tableaux du caricaturiste Hani Abbas « La souffrance des détenus »
Organisé par le site alencontre.org, Editions Page 2, FemmeS pour la Démocratie
La «situation en Syrie», pour l’essentiel, est traitée sous l’éclairage de négociations internationales et régionales. A tel point que le dessein du clan Assad de «rendre invisible le peuple syrien» est souvent atteint.
L’Autre Genève se veut une contribution visant à contrecarrer à la fois l’ignorance et l’indifférence face aux combats d’une population asservie, depuis longtemps, par une dictature implacable. Ses multiples luttes traduisent une profonde aspiration à la liberté, à la dignité, à la justice sociale et à une paix consolidée par le jugement des responsables de crimes ayant peu de précédents.
Quelque 400’000 morts; plus de 325’000 de détenus et de disparus. Des millions de réfugié·e·s ont fui les bombardements du régime. Et, depuis octobre 2015, ceux de l’aviation russe. S’y ajoutent celles et ceux qui veulent échapper aux pires forfaits de Daech.
Le refus par les diverses forces de l’opposition démocratique d’une prétendue transition démocratique sous la présidence de Bachar el-Assad est validé par la pratique passée et présente du régime Assad, ainsi que de ses alliés régionaux et internationaux. Et pourtant c’est une «solution de ce genre» qui se dessine lors de prétendues négociations à Genève, placées sous l’égide de l’ONU et des Etats impliqués dans le conflit, sans prendre en compte la volonté du peuple syrien.
L’Autre Genève va permettre à des Syriennes et Syriens – de générations et de sensibilités politiques et culturelles différentes – d’exprimer les raisons de leur engagement à la fois contre la barbarie de Bachar el-Assad et contre celle du soi-disant Etat islamique.
Dès l’instauration d’une trêve relative, le 27 février 2016, dans de nombreuses villes et bourgades, la population, épuisée, est descendue dans la rue, avec des drapeaux de la révolution pour exiger la paix et le départ de Bachar, comme de l’EI et de forces analogues.
Devant ce peuple, tu n’as pas d’autres alternatives que le départ
« Devant ce peuple, tu n’as pas d’autres alternatives que le départ »
Le combat de la population syrienne retrouvait sa visibilité. La riposte du pouvoir fut immédiate: bombarder ces villes et bourgades, souvent assiégées et condamnées à la famine. La dictature voulait rendre inaudible et insaisissable cette fraction d’une population martyrisée qui clame, encore et toujours, des idéaux affirmés dès mars 2011, et même avant.
Les combattant·e·s de la révolution syrienne initiée en 2011 se sont vu refuser l’armement défensif nécessaire pour faire face à un régime dont la force militaire a pour fonction de mater et terroriser la population et d’assurer la perpétuation de sa mainmise sur le pays. L’impasse des affrontements militaires favorisa les interventions multiples de puissances internationales et régionales, visant chacune ses propres buts. Le désastre irakien, issu de l’intervention américaine en 2003, avait amorcé la redistribution des cartes dans la région. Il en résulta, en quelque sorte, une expropriation des buts essentiels – anti-dictatoriaux et démocratiques – de la majorité de la population de Syrie.
L’Autre Genève s’inscrit contre «l’indifférence qui œuvre puissamment dans l’histoire. Elle œuvre passivement, mais elle œuvre.» (Gramsci) L’Autre Genève doit faire écho à toutes les actions et toutes les voix de ceux et celles qui, en Syrie, dans les innombrables camps de réfugiés et en exil, perpétuent des idéaux devant bouleverser une situation que les dominants présentent comme une fatalité.
Les intervenants sont:
Ces voix et ces actions seront présentes le vendredi 27 mai et le samedi 28 mai à Genève. Le programme détaillé peut être téléchargé ici:
Feirouz chante l’ONU!
La chanson de Feirouz « La cause s’en est allée » n’a jamais pu être diffusée parce qu’ elle a été interdite rapidement. Feirouz l’a chantée une seule fois lors d’un concert en Algérie en 1968…
Les paroles et la musique sont des frères Rahbani.
Créée vingt ans après al-Nakba (la grande catastrophe palestinienne), cette chanson raconte l’inefficacité, sinon la complicité, des organisations onusiennes dans la souffrance et l’exode des Palestiniens.
A l’occasion du 67e anniversaire d’al-Nakba (le 15 mai), FSD a décidé de traduire et de publier les paroles de cette chanson qui dénonce les mécanismes de l’ONU qui rendent ses engagements vides de sens et totalement inefficaces, spécialement au Moyen-Orient. En écoutant cette chanson de 1968, les Syriens ont l’impression qu’elle a été écrite pour eux aujourd’hui même! Pour écouter la chanson en arabe: « La cause s’en est allée »
Combien faudra-il de Nakbas pour que l’ONU fasse les réformes nécessaires lui permettant de soutenir les peuples et non les Etats et défendre enfin les opprimés et non les oppresseurs?!
……………….
Feirouz: « La cause s’en est allée »
La cause s’en est allée
pour aller exposer sa plainte
devant les cours internationales
Et l’assemblée
avait dédié cette séance
à l’ étude de la cause de cette cause
Et les représentants de différents pays sont venus
ils sont venus de divers pays du nord et du sud
de petits pays
et de grands pays
Tout le monde s’est rassemblé
en une séance officielle
Et l’assemblée
avait dédié cette séance
à l’ étude de la cause de cette cause
Le Secrétaire général a fait un discours
il a parlé de paix…
les membres ont proposé le sujet
et ils ont étudié le projet
la justesse de la cause
la liberté des peuples
la dignité de l’être humain
et la légitimité des droits
le cesser le feu
mettre fin au conflit
le vote…
les recommendations…
les décisions sur les problèmes en suspens…
L’unanimité!
Des sources fiables ont déclaré,
ce qu’elles ont appris de références bien informées
Le conseil étudie…
Le conseil pense que…
Le conseil décide
l’envoi d’un envoyé
L’envoyé déclare
qu’il est envoyé par les sources
et qu’une solution est en voie d’être trouvée
Et lorsque la nuit est tombée
les juges se sont sentis fatigués
Les longues discussions les ont fatigués
alors ils ont fermé leurs carnets
et ils sont allés se coucher
et ils sont allés se coucher
Dehors, on entendait l’hiver et la nuit
et des misérables qui cherchaient un peu de paix
et la faim passait la nuit dans les camps des déplacés
et le vent soufflait
à arracher les tentes!
Violences à l’égard des femmes en Syrie, 5e partie, Témoignage de Kenda
A l’occasion de la journée internationale de l’ONU pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes une conférence spéciale sur la violence contre la femme en Syrie devait avoir lieu à l’ONU le 25 novembre à 10h00 du matin. Les intervenants prévus étaient Noura AL-AMEER, vice-présidente de la coalition nationale syrienne et responsable du dossier des droits humains, Tarek KURDI juriste syrien en droit international et trois anciennes détenues : Alaa, Kenda et Eman. La conférence devait dénoncer les violences que subit la femme syrienne de la part du régime Assad et de l’Etat Islamique (Daesh). Seule Noura Al-Ameer a pu se rendre à Genève, Alaa a elle été retenue à l’aéroport d’Istanbul et les trois autres intervenants n’ont pas pu obtenir de visa. Pour cette raison, la conférence à l’ONU a dû être annulée. FemmeS pour la Démocratie (FSD) a maintenu la conférence publique organisée le même soir, avec la présence de Noura Al-Ameer. Conférence soutenue par Amnesty International- Groupe Uni Genève, Mouvement pour le Socialisme (MPS), site alencontre.org, SolidaritéS Genève.
FSD publie ici les interventions de cette soirée en 5 parties:
1. Intervention de Noura Al-Ameer; 2. Intervention de Tarek Kurdi, par skype; 3. Témoignage de Alaa, lu ; 4. Témoignage de Eman, lu ; 5. Témoignage de Kenda, lu.
Partie 5/5
Kenda, ancienne détenue, de Damas, 28 ans,
Kenda est une activiste dans la société civile et le mouvement de la paix. Elle a été arrêtée durant 2 mois suite à l’événement « les mariées de la liberté ». Elle a été libérée dans le cadre de l’échange avec des détenus iraniens intervenu le 9 janvier 2013.
«C’est parce que nous chantions la paix que nous avons été conduites dans les cellules de l’obscurité.
Notre crime : nous avons mis des robes blanches de jeunes mariées et nous avons eu l’audace de porter, dans le souk de Damas, des banderoles demandant l’arrêt des violences, de la tuerie, et des interventions militaires. Notre mariage s’est terminé dans un centre de détention, dans une pièce simple de 2×3 mètres où l’on a regroupé 24 femmes de différentes régions de Syrie .
Chacune de ces femmes a une histoire qui témoigne de sa patience et résume l’inhumanité de ce régime répressif et rancunier .
Je vous raconte mon expérience dans le centre de détention. Dans ce lieu, la dignité, l’humanité et toutes les valeurs morales de l’homme sont violées .
Je n’oublierai jamais les cris de Nawal de Homs, torturée pour qu’elle avoue un crime qu’elle n’a pas perpétré de ses mains. Je n’oublierai jamais les cris de Oum Ali et de Oum Ismail et de beaucoup d’autres femmes torturées.
J’ai passé dans ce centre de détention les jours les plus difficiles que j’ai pu vivre.
Dans ce lieu, ta patience et ta force sont mises à l’épreuve. J’aurai beaucoup à dire sur le comportement des geôliers et des interrogateurs, mais je vais vous le résumer : le traitement était très mauvais et sans aucune limite. L’unique mode de communication était la violence et la torture. J’ai vu de mes propres yeux beaucoup de femmes se faire torturer de différentes manières, telles que le câble électrique, le tuyau, la roue et bien d’autres méthodes, puisqu’ils en imaginaient continuellement de nouvelles; sans parler de leur langage fait d’insultes et de blasphèmes, utilisant les phrases les plus grossières.
Dans le centre de détention, tu oublies les fondements de ton humanité. Ce dont nous avons le plus souffert c’est d’entendre les voix des autres torturés, de voir le sang et des lambeaux de peau sur les murs, de sentir l’odeur du sang, de voir les restes des bâtons cassés (nommés par les geôliers “Al-Akhader BRAHIMI” parce que c’est un bâton en plastique de couleur verte et Akhdar signifie vert en arabe).
Souvent nous nous effondrions en pleurs, en entendant les cris de douleur derrière la porte de notre cellule. La pire des tortures c’est d’entendre les voix des autres torturés.
Nous avons passés des jours que je n’oublierai jamais. Nous avons souffert des poux sur la tête et sur le corps, qui se nichaient dans les habits, et nous avons souffert de différentes maladies telles que la grippe, la bronchite, l’empoisonnement, les infections urinaires , etc..
Nous étions affamées, nous attendions la nourritures avec impatience, jusqu’à recevoir un morceau de patate dur comme un caillou.
Nous avions besoin de serviettes hygiéniques pendant les menstruations, et les gardes ne nous les donnaient pas. Nous souffrions encore plus quand nous avions besoin de médicaments à cause des maladies contractées et ils nous privaient de médicaments comme punition supplémentaire.
Deux mois plus tard, nous avons appris que nous allions sortir à cause d’une amnistie ordonnée par Bachar al-Assad. Une fois sorties, nous avons été étonnées d’apprendre que nous avions été libérées suite a un échange de 48 détenus iraniens contre 2060 détenus ( hommes et femmes ) de toute la Syrie.
Je crois que ce régime a montré au monde entier tous ses crimes et ses oppressions.
Nous les femmes Syriennes nous méritons la paix et la liberté, et nous aspirons à ce que notre parole libre atteigne tout humain qui apprécie cette parole et sa signification.
Rendez justice à la femme syrienne qui subit les violences de ce régime, cette femme est le symbole de la patience et de la paix. »
FSD
Lire aussi les quatre premières partie de cet article:
Solidarité avec Paolo et tous les disparus victimes du régime syrien et de Daech
Intervention de FSD lors du rassemblement de solidarité avec Paolo Dall’Oglio et tous les détenus en Syrie, à Lausanne, le 07.08.2014
« Bonjour à tous,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour exprimer notre solidarité avec le Père Paolo Dall’Oglio mais aussi notre solidarité avec tous les disparus et détenus en Syrie…
Paolo, ce père jésuite amoureux non pas seulement de la Syrie mais aussi de son peuple.
Paolo l’Homme, qui ne pouvait que soutenir les opprimés dans le monde tout entier.
Paolo l’Homme qui ne pouvait faire autrement que prendre parti pour la révolution syrienne, ceci dès le début.
Il a été rappelé à l’ordre par le régime syrien, alors il a fait une déclaration à Noël 2011:
« On me demande de me taire ou bien de quitter la Syrie, alors je préfère y rester et me taire que de vivre en exil. ».
Paolo l’Homme n’a finalement pas pu taire les crimes du régime syrien.
Il n’a pas pu taire l’injustice que subit le peuple syrien,.
Il a donc rompu son silence et il a dû subir l’exil…!
Bien qu’il soit italien d’origine Paolo se sentait syrien dans l’âme.
En juin 2012, il a été expulsé de Syrie. Il a déclaré ce jour là:
« A l’occasion de mon départ du pays pour un exil douloureux – Dieu sait que j’aurais préféré être enterré avec les martyrs de la liberté où alors descendre dans l’enfer de la détention… »
En exil, il est devenu la voix du peuple syrien en Europe.
Il s’est engagé aussi pour la future justice et la réconciliation en Syrie.
En mars 2013, il a décidé de se rendre en Syrie. Il voulait y faire un pèlerinage sur les lieux des massacres.
Lui, Chrétien, voulait être proche de ces Musulmans qui subissent la violence sectaire du régime syrien…
comme pour représenter tous les Chrétiens du monde… et dire Nous sommes avec vous !
Peu avant son départ, il a fait ce rêve…
Il était en présence de Dieu après sa mort… et il disait au Seigneur :
« Mon Seigneur, je ne veux pas être aux paradis… Je vous prie de me mettre en enfer, pour être proche de la souffrance de ceux qui vivent l’enfer des centres de détention, de ceux qui subissent les massacres en Syrie, de ceux qui perdent les leurs, de ceux qui fuient la terreur en Syrie ».
En Juillet 2013 il s’est rendu à al-Raqa dans le nord, en médiateur.
Il s’est rendu au QG de Daech.
Daech, branche d’al-Qaida crée par le régime syrien pour défigurer la révolution.
Daech qui est combattu par les Syriens de la révolution.
Il voulait intervenir pour obtenir la libération de certains kidnappés !
Il n’est jamais rentré de son rendez-vous!
Daech utilise Enlèvement, torture, et massacres, … tout comme Assad le fait
Daech persécute les activistes, les médecins et les journalistes, … tout comme Assad le fait
Daech terrorise la population, … tout comme Assad le fait
Je vous invite aujourd’hui à avoir une pensée pour tous les kidnappés et les détenus en Syrie.
Une pensée pour Paolo, mais aussi pour :
Firas, Samar , Abdel-Wahab, Razan, , Samira … et tous les autres
Une pensée pour les 80 enfants kurdes enlevés par Daech
Une pensée pour tous les détenus et disparus dans les centres de détention syriens.
Quelle que soit notre souffrance, gardons une voix forte pour rappeler les valeurs universelles que sont :
la justice, la liberté et la dignité… Ces droits humains de toutes les populations…
A bas la dictature, à bas Bachar!
A bas l’extrémisme, à bas Daech!
Vive la liberté, vive la Syrie.
FSD